HPI : intuition à haut potentiel ?

Publié le 2 novembre 2023 à 02:03

Et si la douance comprenait, en plus d’une capacité hors norme de saisir l’environnement, un accès particulier à l’intuition ? Quelques pistes de réflexion autour d’un atout qu’il s’agit d’assimiler pour les 3 % de la population qui semblent en être pourvus…

L’intuition est une capacité universelle. Elle jaillit telle une évidence, une vérité, une épiphanie. Au-delà des cinq sens communs, elle est la résultante de perceptions extrasensorielles. Lorsqu’elle se manifeste, l’intuition est neutre, vierge de toute émotion et ne dure pas. Elle ne subit donc pas l’influence du mental (excitation, appréhension, peur, etc…). Dans L’intelligence intuitive, Francis Cholle chercheur, diplômé HEC, enseignant, conférencier et auteur, explique que l’intuition est « notre capacité à établir une synergie entre raison et instinct, qui fonctionnent sur des plans de conscience différents ». Selon lui l’intelligence intuitive est « par nature écologique », impliquant l’écoute de soi, de l’autre et nous poussant à nous intégrer dans notre environnement grâce à une perception très fine de celui-ci. Chez les « hauts potentiels », également appelés « zèbres », tout fonctionne à l’excès : hypersensibles, leurs perceptions (sensorielles et instinctives) sont intensifiées. Il en est de même pour leurs facultés intuitives, amplifiées. Si notre environnement nous pousse parfois à verrouiller les portes de ce que nous ne maîtrisons pas, une réflexion autour de l’intuition, véritable atout des zèbres, est nécessaire. Alors, comment l’intuition se manifeste-t-elle chez eux ? Comment vivent-ils le rapport à l’autre, le quotidien ? Regards croisés de super-intuitifs, à la pensée hétérodoxe.

Un cerveau ultra performant


Les hauts potentiels représentent 2 millions de personnes en France (environ 3 % de la population). Rois des suppositions et véritables têtes chercheuses, leur cerveau entretient une pensée analogique en arborescence plus développée que chez les normo-pensants, accentuée en permanence par des ponts effectués entre les événements passés, vécus et le présent. Chez eux, l’élagage neuronal est moins important que chez les normo-pensants : « Un surefficient mental reçoit entre 10 et 12 informations simultanément », nous affirme Christel Petitcollin, conseil et formatrice en communication et développement personnel, conférencière, écrivain et spécialiste de la surefficience mentale. Les hauts potentiels « disposent de bien plus d’indices qui arrivent plus vite à leur cerveau (gaine de myéline plus épaisse – [l’influx nerveux transmet plus vite, NDLR]) qui est plus rapide et plus habile (davantage de connexions inter et intrahémisphériques) que celui des autres », nous explique Clotilde Poivilliers, elle-même zèbre, thérapeute et enseignante en shiatsu et fascia quantiques. En effet chez eux, les deux hémisphères cérébraux fonctionnent autant et de manière simultanée, c’est l’hyper conscience. Le zèbre est à la fois « super héros et Sherlock Holmes », s’amuse-t-elle. Dans son ouvrage Zèbre Zen, Développer ses talents quand on est un adulte surdoué, elle précise « Certaines informations sensorielles n’arrivent pas toujours à la conscience, notamment si le cerveau juge qu’elles sont secondaires ou pas utiles pour le moment. Or, les surdoués, dont la perception sensorielle, instinctive et intuitive est souvent exacerbée, sont encore plus sensibles que les autres à cette catégorie de signaux non verbaux qu’ils captent davantage du fait d’un déficit d’inhibition latente ». En somme, le cerveau capte plus et trie moins. C’est le cas de Pauline, haut potentiel, qui considère comme un soulagement le fait d’avoir été « diagnostiquée » zèbre récemment. Pour elle, l’intuition représente un précieux outil d’aide à la prise de décision : « Avant, je me disais qu’il fallait écouter la voie de la raison. Quand on est surdoué, on doute de tout. Mais aujourd’hui, je fais confiance à mon intuition ».

En effet, qu’est-ce que l’intuition sinon une information vibratoire quantique ? Les zèbres ont la capacité d’être plus souvent en conscience, de se connecter plus facilement au « tout » (à l’instar des chamanes). Ils ont conservé et développé la puissance de leur hémisphère droit, hémisphère plus développé chez les enfants, souvent moins considéré à l’âge adulte, surtout dans nos sociétés occidentales, qui font de la pensée de Descartes « Je pense donc je suis » une vérité.

 

« L’intelligence intuitive est aujourd’hui considérée comme une autre forme d’intelligence, complémentaire à l’intelligence du raisonnement et de l’analyse (QI) et des émotions (QE) », expliquent, dans L’intuition, et si on l’écoutait vraiment ? , Lydie et Bernard Castells.
L’intuition peut donc se développer, s’apprivoiser, à condition de réactiver la partie de notre hémisphère cérébral droit, en privilégiant des artistiques par exemple.


Des perceptions exacerbées


La vitesse d’acheminement des informations sensorielles des zèbres est plus rapide. En effet, ils vivent avec une exagération physiologique (voire pathologique) de la sensibilité des récepteurs sensoriels : c’est l’hyperesthésie. Clotilde Poivilliers éclaire : « Du fait de leur grande intuition, les surdoués perçoivent beaucoup plus de détails subtils et souvent invisibles que la plupart des gens. Le nombre, l’amplitude et l’intensité des signaux perçus étant majoré, leurs acuités sensorielle, émotionnelle et intuitive sont généralement plus importantes que la moyenne ».

Par ailleurs extra-lucides, ils reçoivent des informations souvent de façon inconsciente. Dans son livre, Je pense trop, Christel Petitcollin précise : « Les surefficients mentaux décrivent des sensations d’être envahis par les états internes négatifs des autres. Ils disent parfois sentir des présences paranormales ou faire des cauchemars tellement réels qu’ils se demandent s’il s’agit d’un cauchemar ou d’un monde parallèle ». Synesthésiques, ils évoluent dans un univers qui pourrait être celui d’une réalité augmentée, haute en couleur. Pauline confie : « Les zèbres voient des couleurs, comme une intuition fulgurante. Je me mets souvent un filtre pour ne pas recevoir trop d’informations, sinon je suis dépassée et mon énergie s’amoindrit. Il en est de même pour les prénoms ou encore les odeurs ».

Toutefois, il se peut que les hauts potentiels subissent le syndrome de Cassandre. Christel Petitcollin prévient : « Les personnes très intuitives se font souvent rabrouer et peuvent développer une attitude de déni », en ignorant de façon délibérée les perceptions reçues. Tout l’enjeu pour le haut potentiel est donc de se connecter à son intuition, de l’accepter, de l’apprivoiser et de se faire confiance. « Il faut accepter une marge d’erreur mais l’intuition est très fiable », conclut-elle.


Une certaine forme de spiritualité


En médecine traditionnelle chinoise, le cœur est l’organe empereur. Doté d’un champ électromagnétique 5 000 fois plus puissant que celui du cerveau, c’est lui qui reçoit les informations en premier, avant même le cerveau, une fraction de seconde avant. Pour encourager et développer l’intuition, la cohérence cardiaque peut être une solution, afin de réguler le système nerveux autonome. Clotilde Poivilliers commente « Les messages subtils provenant de notre conscience supérieure peuvent aussi être perçus par tous nos atomes, nos cellules, nos organes, nos systèmes, notre psyché, inconscient et conscient ». Tout se met en cohérence avec le cœur et donc en résonnance avec l’univers.

L’intuition, qui se révèle dans un espace-temps qui lui est dédié, permet de s’aligner avec son âme, son chemin de vie, sa nature profonde, chacun pourra l’appeler comme il l’entend. Il revient aux zèbres d’apprendre à faire fructifier ce « surdon », comme se plaît à l’appeler Pauline : « C’est un cadeau que la vie m’a fait. Il faut capitaliser sur ses intuitions ».

Si l’intuition est une aptitude que nous possédons tous, en l’écoutant, c’est nous-mêmes que nous écoutons : canaux de transmission corporels, oniriques… Il est alors possible d’accroître son niveau de conscience, à condition de mettre ses pensées de côté. Pauline le sait bien, elle a laissé sourdre « cette petite voix » : « Je me suis rendue compte que je ne me faisais pas assez confiance. J’ai toujours tout démontré par a+b, en séparant la douance de la spiritualité. Petit à petit, je me suis intéressée au sens de la vie, au pourquoi de notre passage du Terre et j’y ai vu des correspondances avec les surdoués ».

En laissant l’énergie transporter l’information de l’intuition et en réactivant notre pouvoir créatif, nous pouvons donc nous connecter à ce qui est juste pour nous. Clotilde Poivilliers sourit : « Pas juste dans le sens de la justice, mais juste dans le sens de la justesse ».

 

L’intuition émet en permanence des instructions à notre corps, telle une porte d’accès à une conscience qui nous dépasse : « un état mental passant par les sens amenant à l’universel » affirmait Aristote. L’intuition ne serait-elle pas, finalement, une forme de clairaudience, de clairvoyance : une façon subtile et puissante de se connecter à la conscience universelle ?

 

Article : Inexploré

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